lundi 17 août 2020

La vie est si courte, si rapide ! Serons-nous encore là demain ? Il faut détester tout ce qui, sous une forme ou une autre, s'oppose au plaisir. (Paul Léautaud)

    Imaginez deux amies qui de temps à autre se donnent rendez-vous pour découvrir l’un ou l’autre musée ou d’inattendues expositions. 

         Ce samedi 15 août 2020, malgré le cagnard annoncé, nous étions à notre lieu habituel pour le co-voiturage.

         Route tranquille et travaux perpétuels.

         Bavardages volubiles et projets bagatelles.

         Le chemin défile Hornu l’éternelle

         Voici tes sylphes dévoreuses de nouvelles.

     

Ce samedi 15 août au Grand-Hornu, il y avait aussi un « Apéro Botanique » : une rencontre "art contemporain et cuisine végétale". 

    11h : visite guidée.

    La guide masquée, eh oui !  Le Masque était présent, nous obligeant à suffoquer…en admirant cette collection prodigieuse de Matt Mullican des œuvres gigantesques, une collection de photos éléphantesque, des séries d’images monumentales, des cahiers noircis d’études gargantuesques, d’idées pantagruéliques… et, le tout dans une mise en scène colossale, possible grâce aux salles démesurées de ce Musée des Arts Contemporains.

    C’en était presque indigeste… je ne savais où regarder tant cette rétrospective est extraordinaire par sa diversité et son extravagante démesure.

Qu’est-ce qu’une vie, sinon une collection de souvenirs ?  (Éric Chevillard) 

P(etit) S(ecret) : je vous la recommande quand même, cela en vaut la peine !

    12h15 : sortie à l’air libre, arrachage du masque pour les quelques minutes avant d’entrer dans un autre espace pour l’apéritif !

    Ce site, magnifiquement restauré, au parc sobre et respectueux de sa vie antérieure, nous offre des possibilités de calme, de douceur, de plénitude…

    Avant de pénétrer dans ce lieu réservé à la dégustation « Apéro Botanique », les mises en garde habituelles et restrictives, font que, personnellement, j’ai souffert de ce manque de convivialité : chacun dans sa bulle, sans pouvoir découvrir l’autre que nous avions pourtant côtoyé durant la visite.

    Les mise-en-bouche : des petits chefs-d’œuvre visuels, par les couleurs, les formes et le placement dans cet espace restreint qu’est l’assiette ; gustative par la composition d’herbes dites « sauvages » mélangée aux aliments « communs » et, auditive par le pétillement de la coupe de vin agrémentée d’un sirop de sureau.

 La vie, ça défonce le trottoir : la fleur, ça pousse comme ça (Merab Mamardachvili).

    Après cet intermède goûteux, nous nous sommes rendues dans le Centre d’Innovation et de Design où un « Serial Eater Food Design Stories » nous attendait.  Ce qui m’a le plus attirée: ce sont les créations autour des couverts de table, élégants, fins, surprenants, minuscules et, qui je pense, nous permettraient d’avaler nos repas plus lentement, consciencieusement et avec ce petit plus d’apprécier ces moments de bonheur en famille.

    Les objets attachés à l’art de la table, que sont les pots à lait, les coupelles, les divers plats, grands ou petits, sont d’un design racé, imprévus, transparents par leur finesse de matière, et attachants par leur sensibilité.

    J’aimerais disposer sur ma table ce genre de vaisselle non conforme, pour le plaisir d’y concocter des mets époustouflants.

Il y a un utile et un inutile en art.  La majorité du public ne ressent pas cela, envisageant l’art comme une distraction (Jean Cocteau).