lundi 28 septembre 2020

Jour de pluie, jour d'ennui ? Que nenni !

                                               

Ce samedi 26 septembre fut une journée de découvertes dans un lieu magique nouvellement rénové : le Harp Center à Saint-Gilles.

Maria Palatine et Bernard Tirtiaux nous accueillaient, dans cet espace gigantesque où la sobriété et la recherche de la mise en scène des deux locaux bellement nommés « Salle Bleue » et « Salle Terracotta », pour un festival de voix et de harpe.

Au programme de cette journée, que je suivis de A à Z :

10 heures : « Réveil de la voix » avec Marcelle de Cooman. Un réveil tout en douceur et en élasticité pour nos cordes vocales, une exploration sonore avec un petit matériel de tous les jours, mais pas seulement… c’était aussi une mise en lumière sur la technique vocale.

11h45 : Juliette Gauthier, ce jeune talent harpistique, m’envoûta complètement.  Son jeu délicat, sa maturité artistique, le choix des morceaux (Debussy, Fauré, Hasselmans, Hindemith, Tournier, Ravel…) et de leur présentation, sa douceur d’expression et son investissement dans l’interprétation tout en délicatesse et en finesse, font d’elle une future grande harpiste.  Un jeune talent à suivre.  Un moment hors du temps.

Si vous désirez la découvrir, elle jouera dans l’église Saint-Martin à Mignault / Le Roeulx, le dimanche 11 octobre à 16 heures.

12 heures : dégustation d’une soupe « maison »…

14 heures : autre belle découverte, « Atelier La Noeva », chants a cappella : de la musique médiévale à la création contemporaine. Six jeunes femmes dynamiques, aux voix célestes et à la tessiture veloutée, chantant et se mouvant avec grâce et naturel. Du bonheur pour mes humbles oreilles et pour mes yeux sensibles à la chorégraphie des chants.

16 heures : atelier-découverte du processus rythmique TaKeTiNa avec Batiste Vaes et Aline Schurgers au surdo.

TaKeTiNa est un processus de groupe nous permettant de découvrir et développer notre propre potentiel musical et rythmique. Cette méthode permet l’apprentissage et la compréhension du rythme d’une manière naturelle et ludique en utilisant le corps comme instrument. Portés par le rythme du surdo (tambour de basse) et du berimbeau (arc musical brésilien) nous avons été guidés progressivement dans une exploration rythmique associant des pas, des claps, et la voix.

Petite pause autour d’un repas avec une connaissance, elle aussi belle harpiste.  Merci Nathalie.

20h30 : Chansons françaises avec « Franc son sans chaise » d’Olivier Mahiant… là encore un pur moment de bonheur et de poésies… puis ce fut le tour de Bernard Tirtiaux et Maria Palatine à la harpe et au piano.

Bernard nous chanta le « Pays Noir de Charleroi » avec infiniment de délicatesse et d’amour, et la complicité avec Maria l’accompagnant discrètement, me fut une belle révélation de ce couple enchanteur.

Les poésies de Bernard Tirtiaux sont éditées sous le titre de « Lueurs ».

21h30 : « Voyage en Irlande » et le duo Murinae avec Laura Marchetti à l’alto et Diandra Grzeskowiak à la harpe. Ce fut un enchaînement de petites miniatures irlandaises, simples et traditionnelles.

Le retour sur la route fut accompagné par cette tempête de pluies mais pas que … les musiques se bousculaient dans ma tête pour ressortir en notes musées et joyeuses.

Merci à Maria Palatine et Bernard Tirtiaux les gentils organisateurs,

Merci à tous ces professionnels de la voix et de la musique,

Merci aux bénévoles qui nous ont gentiment guidés et servis,

Merci pour cette journée d’harmonie symphonique. 

















 

lundi 14 septembre 2020

À quoi sert l'étendue du monde quand nos souliers sont trop étroits ?


Ces baskets noires à la ligne blanche 

marchaient une fois d’un côté, une fois de l’autre.

Son propriétaire parlait au téléphone et,

tout en se balançant, dessinait sur le carrelage un carré.

On essaie les chaussures par les pieds et l’homme par les épreuves.

 

Avec ses chaussures lignées, zébrées de noir et de blanc,

il ruminait, comme un bœuf, son chewing-gum.

Il dévisagea la petite vieille assise sur le banc de pierre,

d’un air arrogant et supérieur.

Mais qui était cet homme, pour dominer le monde avec cette attitude ?

Pied de paysan et chaussure de seigneur ne vont pas de compagnie.

 

Une paire de bottines brillantes et bien cirées

claquaient sur la dalle du quai.

Elle marchait tête baissée,

admirait songeusement ses pieds nouvellement chaussés.

Regardez vos chaussures et vous verrez le trou de vos bras.




 

17 heures !

Des crissements de roues sur les rails lissés par le temps :

un train s’arrête.

Un voyageur en descend inquiet :

sur le quai… le vide.

Le dos courbé, une chique à la bouche,

il tire sa valise à roulettes sans entrain.

La journée a été rebelle et,

le temps d’une heure… toute sa vie… chamboulée.

Sa paire de chaussures bleues chuinte,

fatiguée de sa journée.

Il ne faut pas jeter ses vieux souliers avant que les neufs soient arrives.


  LES CHAUSSURES DE LA GARE CENTRALE

 écrit en attendant ce train retardataire.