Imaginez deux
amies qui de temps à autre se donnent rendez-vous pour découvrir l’un ou
l’autre musée ou d’inattendues expositions.
Ce
samedi 15 août 2020, malgré le cagnard annoncé, nous étions à notre lieu
habituel pour le co-voiturage.
Route
tranquille et travaux
perpétuels.
Bavardages
volubiles et projets
bagatelles.
Le
chemin défile Hornu
l’éternelle
Voici tes sylphes dévoreuses de
nouvelles.
Ce samedi 15 août au Grand-Hornu, il y avait aussi un
« Apéro Botanique » : une rencontre "art contemporain et
cuisine végétale".
11h : visite guidée.
La guide masquée, eh oui ! Le Masque était présent, nous obligeant à
suffoquer…en admirant cette collection prodigieuse de Matt Mullican : des œuvres gigantesques, une collection de photos
éléphantesque, des séries d’images monumentales, des cahiers noircis d’études
gargantuesques, d’idées pantagruéliques… et, le tout dans une mise en scène
colossale, possible grâce aux salles démesurées de ce Musée des Arts
Contemporains.
C’en était presque indigeste… je ne savais où regarder
tant cette rétrospective est extraordinaire par sa diversité et son extravagante
démesure.
Qu’est-ce qu’une vie, sinon une
collection de souvenirs ? (Éric Chevillard)
P(etit) S(ecret) : je vous la recommande quand même,
cela en vaut la peine !
12h15 : sortie à l’air libre, arrachage du masque
pour les quelques minutes avant d’entrer dans un autre espace pour
l’apéritif !
Ce site, magnifiquement restauré, au parc sobre et
respectueux de sa vie antérieure, nous offre des possibilités de calme, de
douceur, de plénitude…
Avant de pénétrer dans ce lieu réservé à la dégustation
« Apéro Botanique », les mises en garde habituelles et restrictives,
font que, personnellement, j’ai souffert de ce manque de convivialité :
chacun dans sa bulle, sans pouvoir découvrir l’autre que nous avions pourtant
côtoyé durant la visite.
Les mise-en-bouche : des petits chefs-d’œuvre visuels, par les couleurs, les
formes et le placement dans cet espace restreint qu’est l’assiette ; gustative par la composition d’herbes dites
« sauvages » mélangée aux aliments « communs » et, auditive par le pétillement de la coupe de vin
agrémentée d’un sirop de sureau.
La vie, ça défonce le trottoir : la
fleur, ça pousse comme ça (Merab Mamardachvili).
Après cet intermède goûteux, nous nous sommes rendues
dans le Centre d’Innovation et de Design où un « Serial
Eater Food Design Stories » nous attendait. Ce qui m’a le plus attirée: ce sont les
créations autour des couverts de table, élégants, fins, surprenants, minuscules
et, qui je pense, nous permettraient d’avaler nos repas plus lentement,
consciencieusement et avec ce petit plus d’apprécier ces moments de bonheur en
famille.
Les objets attachés à l’art de la table, que sont les
pots à lait, les coupelles, les divers plats, grands ou petits, sont d’un
design racé, imprévus, transparents par leur finesse de matière, et attachants
par leur sensibilité.
J’aimerais disposer sur ma table ce genre de vaisselle
non conforme, pour le plaisir d’y
concocter des mets époustouflants.
Il y a un utile et un inutile
en art. La majorité du public ne ressent
pas cela, envisageant l’art comme une distraction (Jean Cocteau).